20 septembre 2007

Une Histoire plurielle.

« La vérité de l'histoire ne sera probablement pas ce qui a eu lieu, mais seulement ce qui sera raconté » Napoléon Bonaparte


L' étymologie du terme histoire a pour origine les "Enquêtes" (Ἱστορίαι [Historíai] en grec). Pour enquêter l'historien se doit de revenir aux sources du fait historique. Son investigation ne doit privilégier ni ignorer aucune piste de lecture. Aucun document historique, susceptible de l'aider, ne doit rester sans examen. Vu que le terme histoire désigne aussi par synecdoque , un ensemble de faits, l' historien est tenu du coup, de revenir au fait même, et si possible le dépouiller des représentations et des clichés qui se sont cristallisés autour de lui pour essayer de le penser tel qu'il est.




Pendant le Moyen Âge et à l’époque de l’Ancien Régime, l’histoire était placée sous le signe de la célébration et de la glorification des aristocrates et des rois. Et en effet, c’était une histoire sur commande et officielle taillée sur mesure pour illustrer les hauts faits des Grands Hommes. L’historiographe est à cette époque un simple courtisan à la solde du roi, et l’histoire qu’ il consigne plaçe son bienfaiteur sinon au centre de l'univers , le Roi Soleil, du moins au-dessus de la nation. Tout ce qui est de l’ordre du fait historique ou politique émane de ce centre rayonnant. Faire l'histoire ou la réécrire représentaient donc pour le monarque de droit divin, les instruments de l'Absolutisme même.




Dans cette perspective, les ouvrages historiques étaient aussi des Miroirs des princes. Le futur monarque puisaient ses leçons de stratégie dans la lecture de La Guerre des Gaules. Les Vies des hommes illustres de Plutarque l’initiaient à la vertu des Grands Hommes. En somme, l’histoire véhiculait des leçons de politique et de morale à l’usage du roi, et une une vision de l’histoire où le monarque est hissé, avec la bénédiction de l'église, au statut de vicaire de Dieu sur terre.




Le siècle des Lumières va affranchir l’histoire de son rôle de vassale du roi absolu et de l’église. Elle devient de plus en plus indécise, interprétative, analytique. Dés lors se posera la question de savoir Comment comprendre la Révolution française. Est-elle un simple accident de l'histoire ? Est-ce une rupture et une solution de continuité irrévocable avec le passé ?




A partir de cette époque, il y eut au moins deux lectures de la Révolution française. D’un côté les conservateurs qui soutiennent qu’ elle n’est qu’ un accident, et de l’autre les libéraux qui pensent qu’ elle est irréversible. C'est autour de de cette polémique entre deux visions antagoniques que va se développer un débat sur la polysémie du fait historique qui va se perpétuer jusqu' aux temps présents.